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Un "apoplectique enrichissement"

       Faisant suite à une série d'articles concernant la finance et l'économie, je vous livre cette réflexion particulièrement pertinente à mes yeux.

       "Les chiffres sont connus : malgré une forte croissance dans les pays en voie de développement, 20% des 6 milliards d'habitants sur cette terre subsistent avec moins de un dollar par jour ; un enfant sur quatre souffre de malnutrition dans le Sud ; le revenu moyen par habitant en Afrique a dramatiquement chuté depuis les années 60. En 1998, les 350 personnes les plus fortunées de la planète représentaient un patrimoine supérieur au revenu annuel cumulé de près de la moitié de la population du globe.

       Questions : est-il légitime, alors que 4 millions de Français vivent en dessous du seuil de pauvreté, qu'entre 1999 et 2000 les grands patrons français se soient octroyés 36% d'augmentation ? Est-il équitable de toucher de pantagruéliques stock-options, comme l'ancien patron d'Elf lors de son éviction, alors que certains salariés sont "jetés" dans des plans sociaux douteux ? Est-il juste que le PNB de Haïti, pour les trente ans à venir, équivaut à la fortune de Bill Gates ?

       On assiste aujourd'hui à un "apoplectique enrichissement", selon l'expression du journaliste Jean-Claude GUILLEBAUD qui invite à s'interroger sur cette "pathologie de l'accumulation" : "Non pour retrouver je ne sais quel accent vengeur ou "partageux", écrit l'essayiste. Non, juste pour essayer de comprendre la signification de cette fièvre d'entassement. Pourquoi ? parce qu'elle est significative, à elle seule, de ce que le sociologue Emmanuel TODD appelait justement une "maladie de l'âme", qui est aussi une maladie sociale."

       Dans un essai récent qui s'en prend à la "mythologie du capitalisme", le philosophe Pascal BRUCKNER démontre lui aussi que les "disparités n'ont jamais été aussi fortes sur fond d'enrichissement spectaculaire". Il analyse le "retour d'un capitalisme dur, impitoyable aux inutiles, multipliant les emplois sous-qualifiés et peu rémunérés, système d'autant plus brutal qu'il n'est plus traversé par la perspective d'un au-delà meilleur". Les oracles optimistes des économistes prédisant que la croissance éliminerait d'elle-même la pauvreté se sont avérés nuls et non avenus. "Il y a quelques années, poursuit Pascal BRUCKNER, le gourou du management Peter DRUCKER estimait que l'écart tolérable des rémunérations devait se situer dans une échelle maximale de 1 à 20.
Elle oscillerait plutôt de nos jours de 1 à 150 dans certaines entreprises."

Pascal IDE
"les 7 péchés capitaux"

février 2014





Élections : poison ou rencontre constructive des différences ?...

       Je fais écho, ici, de l'appel de l'évêque de la Dordogne, indépendamment de toute idée religieuse. C'est l'homme, ici, qu'il faut entendre.


       "Je souhaite vivement que ce temps des élections ne soit pas un temps de divisions.
Certes, il est normal qu'oppositions et tensions apparaissent et s'expriment, mais que ce ne soit jamais le prétexte pour déchirer le tissu social et empoisonner la vie de la Communauté humaine.
Que cette période, au contraire, soit l'occasion, de véritables débats de société, d'un temps d'éducation civique et de moralisation publique, de réflexion sur notre société, sur la place active que nous y prenons, sur les valeurs qui l'inspirent et que nous voudrions promouvoir, dans le respect des différences.

       Ces élections doivent se préparer par une information de qualité, la réflexion sérieuse personnelle et en groupe, le désir de servir et de participer au bien commun, la maîtrise nécessaire pour veiller à respecter ceux qui ne pensent pas comme nous, éviter les débordements de toute sorte (calomnies, médisances, vengeances...) et s'employer, en cas de conflit, à faire que les adversaires ne deviennent pas ennemis."

Michel MOUÏSSE

février 2014





Vous avez dit : croissance ?...

       Le saviez-vous ?
Le 31 octobre 2011, l’Organisation des Nations Unies a symboliquement décrété que le sept milliardième humain venait de naître. Est-il né dans un bidonville ou dans un palais ? Nous ne le saurons jamais.
Chaque seconde, on compte 5 naissances et 2 décès sur la Terre. On estime que la population du globe atteindra les 8 milliards en 2025, 9 milliards en 2043 et 10 milliards en 2083...
       Le saviez-vous encore ?
Si on estime à 1 milliard le nombre de personnes qui mangent trop dans le monde, près de 1 milliard d'humains souffrent actuellement de la faim et un enfant meurt toutes les six secondes à cause de la malnutrition !
Il faut savoir aussi que si tout le monde consommait autant qu’un Français, il faudrait disposer de 2,5 Terres...
       Et pendant ce temps,
la croissance est devenue une idole devant laquelle économistes, médias et politiques se prosternent... Nous vivons pourtant sur une planète aux ressources limitées, c'est une évidence et chacun en convient.

       Alors, réfléchissons un peu :
Comment peut-on prôner comme seule avenir possible de notre humanité une croissance infinie sur une planète aux ressources limitées ?

       Notre système économique basé sur la croissance fait de chaque nation une entreprise compétitive en guerre économique contre les autres nations et de chaque individu un ennemi de son voisin. Précarité, exclusion, injustice sont les fruits de ce système dont les plus faibles font les frais. 20% de la population de la planète -les pays riches, dont la France- consomment 80% des ressources naturelles de la Terre.
Voilà la réalité du monde que nous laissons à nos enfants : un modèle dominant fondé sur l'asservissement, l'épuisement accéléré des ressources vitales et la détérioration biologique de la biosphère. Pas de quoi être fier...

La croissance n'est pas une solution à la crise, elle est le problème !

       Alors que faire, quoi penser, vers où aller pour passer de ce constat, réel et dramatique, à un chemin d'espérance qui s'ouvrirait vers une société qui serait respectueuse des êtres humains et de la nature ? Car le pire serait de s'installer dans la fatalité...
Pierre RABHI, dont j'ai récemment découvert les écrits, semble proposer une alternative courageuse autant que réaliste. Il pose 2 questions fondamentales :

  • " Comment se fait-il que l'humanité, en dépit des ressources planétaires suffisantes et de ses prouesses technologiques sans précédent, ne parvienne pas à faire en sorte que chaque être humain puisse se nourrir, se vêtir, s'abriter, se soigner et développer les potentialités nécessaires à son accomplissement ? "

  • "Comment se fait-il que nous n'ayons pas pris conscience de la valeur inestimable de notre petite planète, seul oasis de vie au sein d'un désert sidéral infini, et que nous ne cessions de la piller, de la polluer, de la détruire aveuglément au lieu d'en prendre soin et d'y construire la paix et la concorde entre les peuples ? "

           Face à ce questionnement, Pierre RABHI répond...par ses actes !
    En 1960, il quitte la capitale et s'installe en Ardèche où il décide, avec sa femme, de vivre de son travail de la terre en suivant un principe : le respect de la nature. Il découvre les principes de l’agriculture biologique et écologique (nous sommes en 1960 ! ), il les applique avec succès sur la terre aride et rocailleuse de sa ferme, dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage.
    En 1978, il est chargé de formation à l'agroécologie par le CEFRA (Centre d'études et de formation rurales appliquées) et, à partir de 1981, il met en place plusieurs programmes de formation en France, en Europe et en Afrique.
    Invité au Burkina Faso où les paysans souffrent d'un marasme écologique (sécheresses répétitives) et économique (cherté des engrais et pesticides), Pierre Rabhi développe sa première action agroécologique et crée, en 1985, un premier Centre africain de Formation à l’Agroécologie de Gorom-Gorom, avec l'appui de l'association "Le Point-Mulhouse".
    En 1988, Pierre Rabhi est reconnu comme expert international pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la désertification. Il met en place, ensuite, un certain nombre de programmes et d'actions, en France et à l'étranger, intervient dans le cadre de l'élaboration de la Convention de lutte contre la désertification (CCD) et est appelé à formuler des propositions concrètes pour son application.
    En 2002, il se lance dans une campagne électorale "non conventionnelle" en proposant de replacer l'Homme et la Nature au cœur de la logique. Sa campagne a donné naissance à plus de 80 comités départementaux de soutien : les colibris. Il crée aussi plusieurs mouvements, centres, écoles et écrit un certain nombre de livres.
    En 2006, il lance Colibris, mouvement pour la Terre et l’Humanisme dont la mission est d'inspirer, relier et soutenir ceux qui veulent construire une société écologique et humaine.

           Face au " fleuve en crue qu'est devenue la société d'aujourd'hui" comme il le dit, à " ce “toujours plus” qui renforce l’indigence de l’âme et du cœur au profit de la matière morte", il chante " un magnifique chantier qui s'offre à l'imagination des bâtisseurs du futur" : rompre avec cette idéologie de la croissance pour se diriger vers une société plus humaine où vivre sobrement, favoriser une vraie convivialité dégagée de l'accumulation des marchandises nous rendra plus responsables et plus respectueux des autres, des animaux et de la nature.
    Mais il annonce la couleur : " il n'y aura pas de changement de société sans changement des individus qui la composent". Et d'illustrer ce propos par une légende qui lui tient à cœur :

           Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »

           Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

           Écoutons Pierre RABHI lancer son cri d'espérance :
    " L'humanité a désormais autre chose à faire que de s'échouer sur les récifs de ses propres aberrations. L'heure du bonheur dans l'élégance de la modération et de la sobriété a sonné. Et, encore une fois, nous n'avons heureusement pas d'autre choix ! "



           Comment faire comprendre que la croissance indéfinie est totalement incompatible avec une réalité limitée telle que la sphère terrestre ?
    Comment faire comprendre que la croissance a généré plus d’inégalités que d’équités ?
    Comment faire comprendre que cette croissance indéfinie implique une stimulation permanente de l’avidité humaine ?

           Force est de constater qu’en dépit de la croissance, nous n’avons pas résolu le problème de la faim, et que le superflu des uns s’impose aux dépens de l’indispensable des autres. Je ne crains pas de le dire : la décroissance, c’est la lucidité.
    C’est comprendre que notre système est incompatible avec les limites de notre planète.

           Oui, l’urgence absolue, c’est d’arrêter de nous entretuer et de tuer la terre qui nous nourrit. Que fait l’humanité aujourd’hui ? Elle tue sa maman.

    Pierre RABHI


    Pour mieux connaître la pensée de Pierre RABHI       citations

  • Il n'y a rien de plus puissant qu'une idée dont le temps est venu. (Victor Hugo)

    janvier 2014





    Liberté de parole et pression sur agent

           Cadre territoriale durant sept ans au Conseil Général de la Dordogne, Isabelle CHAUMARD, rigoureuse dans son travail et insoumise aux pressions dérangeait. "Sept années au Conseil Général à me positionner pour l'éthique et pour une gestion propre de nos missions publiques."
    Licenciement, garde à vue suivie d'une inculpation pour escroquerie aggravée, sa galère durera 18 mois avant de déboucher, le 11 décembre 2012, sur une relaxe prononcée par le Tribunal correctionnel.
    Elle publiera alors un livre, en janvier 2013, "Collectivité territoriale, ou comment devenir un escroc" (aux éditions Mélibée) visant à "informer les citoyens des dérives et délits présents dans la collectivité territoriale que j'avais fréquentée. Non pour détruire, mais avec l'objectif de susciter des réactions saines et constructives."

           La vie ? Source jaillissante et lutte pour l'essentiel ! "J'ai compris qu'aucune mission ne justifiait le renoncement à ce que l'on est." Mue par son sens de l'intérêt collectif, Isabelle CHAUMARD crée une association, "Alarme Citoyenne Collectivités Territoriales" et rédige un second livre* dont elle exprime ainsi l'enjeu :

    "À une époque tourmentée par les affaires,
    il appartient alors à chacun d'entre nous de faire un choix :
    collaborer au silence complaisant, et laisser ainsi perdurer ces pratiques,
    ou exiger du législateur la protection des lanceurs d'alerte dans les collectivités,
    la création d'un organe de contrôle indépendant et décisionnaire,
    et le non-cumul des mandats dans la durée comme dans le nombre."

           Dans ce livre où sont égrenés noms et situations par lesquels Isabelle CHAUMARD illustre ce qu'elle nomme "les dérives et l'oligarchie qui gangrènent les collectivités territoriales", un élément particulier a retenu mon attention : celui du syndrome d'hubris.
    De quoi s'agit-il ?

    Maladie du pouvoir : le syndrome d'hubris**

           Les hommes de pouvoir influencent le destin du milieu citoyen dans lequel ils exercent leurs responsabilités. Leurs décisions doivent être tournées vers le bien collectif et reposer sur un jugement solide et objectif.
    Dans un discours sur la condition des Grands, Pascal jugeait utile d'éduquer les futurs puissants en leur rappelant que leurs futurs pouvoirs ne tenaient pas qu'à leurs capacités individuelles. "Ils ne sont pas plus doués que les autres et leur vanité vient souvent du fait qu'ils ne connaissent point ce qu'ils sont."

           Or il se trouve que les dirigeants sont bien souvent victimes d'une pathologie liée à la détention même du pouvoir qui fausse leur objectivité et peut même les amener à des jugements grossièrement erronés.
    Cette maladie est connue sous le nom de syndrome d'hubris (ou maladie du pouvoir).
    Elle a été, en particulier, étudiée par Sébastien DIEGUEZ, neuropsychologue au Brain Mind Institute de l'école polytechnique de Lausanne.

           Cette maladie est caractérisée par le narcissisme, l'arrogance, la prétention, l'égotisme, le culte de soi, la manipulation, le mensonge ou le mépris.
    L'individu atteint ressent un sentiment d'invulnérabilité, d'invincibilité et de toute puissance. Il cherche à exercer son pouvoir, a une image disproportionnée de sa propre valeur, donne beaucoup trop d'importance aux apparences, à son costume et à ses propres jugements et ne sait plus écouter.
    Le déclencheur de cette maladie est l'obtention du pouvoir suivi par sa croissance et sa centralisation.
    L'homme de pouvoir en arrive à saper l'autorité d'institutions normalement autonomes toujours afin d'exercer un pouvoir plus étendu. Il écarte ceux qui l'ont déçu ou qui menacent son autorité. Il pense savoir ce qui est bon pour tout le monde indépendamment des circonstances.
    Sous Hubris, le leader surestime ses compétences et persiste dans des choix critiquables sans écouter les autres (proches ou opposition). Hubris peut être constaté par tous, sauf par les principaux intéressés et leurs partisans.

    * "Les noms dits" aux éditions Mélibée
    ** L’hybris (aussi écrit hubris, du grec ancien üßρις / húbris) est une notion grecque que l'on peut traduire par démesure. C'est un sentiment violent inspiré par les passions, et plus particulièrement par l'orgueil. Les Grecs lui opposaient la tempérance, et la modération.

    D'après des extraits du livre d'Isabelle CHAMARD : "Les noms dits"
    novembre 2013





    A propos du repos dominical...

    Écoutons le sociologue Henri VACQUIN, hostile à l'ouverture des magasins le dimanche :
           "Ce n'est pas un hasard si ce débat a été relancé par des enseignes de bricolage.
    Nous sommes face à un individualisme effréné où l'individu estime n'avoir que des droits, sans aucune dette envers la société, et croit pouvoir se fabriquer lui-même. Mais ce n'est que du bricolage, justement, et ça ne tient jamais très longtemps. Une société, quelle qu'elle soit, ne peut fonctionner uniquement en répondant à des revendications individuelles ou catégorielles.
           Quel est cet individu qui croit pouvoir se construire seul et ne rien devoir à personne ? Non seulement nous avons besoin les uns des autres pour nous construire et pour exister, au sein de nos familles, de nos associations, de nos communautés, mais nous avons aussi besoin de rythmes communs, d'un repos collectif, d'un temps d'arrêt qui nous permette de penser et de nous recréer.
           C'est clair : la société consumériste ne veut pas que nous pensions, elle veut juste que nous consommions et que nous produisions, jour et nuit s'il le faut ! Au risque d'augmenter la violence sociale et les cas d'absentéisme ou de dépression dans les entreprises."


    Et de rajouter :
           "L'ultralibéralisme mène une guerre sans merci à tous ceux qui voudraient mettre du sens là où d'autres ne voient que des gains, profits et intérêts économiques."

    La loi du marché sera-t-elle plus forte que celle de l'État ?
           "La fonction du politique est de donner du sens à la cité."

    octobre 2013





    La mer, une solution pour une mutation annoncée et incontournable ?

           Pour faire suite aux articles concernant la nécessaire mutation de notre mode de vie, en particulier sur le plan de l'énergie puisque nous nous acheminons, qu'on le veuille ou non, vers la fin de "la civilisation pétrole" (lire, en particulier, sortie de crise : un chemin possible ! ), voici une autre parole d'espérance, celle d'un spécialiste de la mer.
           Christian BUCHET est membre de l'Académie marine, directeur du Centre d'études de la mer de l'Institut catholique de Paris, directeur scientifique du projet Océanides qui rassemble plus de 300 chercheurs spécialistes de la mer.
    Il a été secrétaire général du Comité national de suivi du Grenelle de la mer en 2009.
    Son dernier ouvrage, en collaboration avec Philip Plisson, s'intitule "la Mer, avenir de la Terre" (édition La Martinière)

           "Culturellement et historiquement, la France n'est pas un pays tourné vers la mer. On ne parle de la mer, en France, qu'à travers les marées noires, la piraterie ou le tourisme. La mer est davantage conçue comme une barrière que comme un moyen d'échange, une voie de communication.
    Or tous les grands pays ont une politique maritime que ce soit les États-Unis ou la Chine. Plus de 16% du PIB de la Chine est dû à ses activités maritimes, alors qu'en France, ce n'est que 2,4%. Si on lançait une politique de la mer, cela pourrait créer 180 000 emplois en cinq ans ! "


           De ce point de vue, il est éminemment dommage que les politiques n'aient pas mis en œuvre les 327 propositions, fruit des travaux du Comité national de suivi du Grenelle de la mer de 2009.

           "Tous les chercheurs qui travaillaient sur ce sujet sont arrivés à la conclusion que la quasi-totalité des solutions pour un avenir durable et même désirable, émaneront du milieu marin. Mais l'élan est retombé. Le problème c'est qu'il y a peu d'électeurs en mer, à moins de donner le droit de vote aux poissons..."

           Depuis 1982 existe une bande de 372 km le long du littoral de tous les pays ayant des côtes en bordure de mer, bande appelée Zones Économiques Exclusives (ZEE) et la France, grâce à ses Dom-Com, possède ainsi 11 millions de km² de ZEE ce qui fait de notre pays la deuxième puissance maritime au monde, tout juste derrière les États-Unis !
    Et cette puissance est, avant tout, une puissance (potentielle) énergétique, vous avez bien lu !

           "Du point de vue énergétique, on peut compter les éoliennes offshores flottantes, mais aussi les hydroliennes, qui sont sous l'eau et qui ne gênent pas la navigation. Les industries françaises sont en pointe sur le sujet. Il existe également l'énergie houlomotrice, créée grâce à la houle et l'énergie thermique de la mer.

           En terme d'impact, les résultats peuvent être très importants. Par exemple, les éoliennes plantées au large de l'estuaire de la Tamise et égrenées sur 232 km², produisent l'équivalent du quart de la consommation électrique de Londres. Et ce n'est qu'un début : selon le gouvernement britannique, d'ici à 2020, les éoliennes offshores installées au large de l'Angleterre devraient fournir 18 000 mégawatts, ce qui correspond à la production de 11 EPR ! (EPR : réacteur nucléaire de troisième génération)
    Quant à la France, le Grenelle de la mer a fixé comme objectif de produire 6 000 mégawatts grâce aux éoliennes offshores, d'ici à 2020, ce qui permettrait de créer 37 000 emplois. À cette date, l'éolien offshore pourrait produire 12% de l'électricité mondiale.
    Ce n'est pas un gadget, c'est une vraie révolution !"


           On le voit, les solutions de transition pour sortir du "tout pétrole" existent. Ce qui manque, c'est une volonté politique capable de contrer les lobbies des énergies fossiles lesquels nous enferment un peu plus chaque jour dans une logique de suicide planétaire au nom du profit et du confort immédiat. Ce qui manque peut-être davantage encore, c'est une vision d'avenir incarnée par des politiques courageux capables d'extirper notre monde de la vision "à courte vue" qui régente nos économies et nos sociétés actuelles...
    Ce qui manque surtout, c'est une espérance au cœur de l'homme !

    août 2013





    Milieu politique, milieu bancaire, tous pourris ?

           En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pourrez voir l'audition de Pierre CONDAMIN-GERBIER (Gestionnaire de Fortune, ancien associé-gérant chez Reyl Private Office) au Sénat.
    M. CONDAMIN-GERBIER a été auditionné dans le cadre des travaux de la commission d'enquête sur le rôle des banques et des acteurs financiers, le 12 juin 2013.

           Sujet ? Le rôle des banques dans l'évasion fiscale.
    On pourrait écrire en sous-titre : l'affaire Cahuzac n'est que l'arbre qui cache une très grande forêt !

           Édifiant. Affligeant. Révoltant.
    Et de quoi détourner des urnes bon nombre de Français...ou provoquer leur révolte !

        video.senat.fr

           La vidéo dure près de 11 mn et, malgré notre ADSL déficiente sur la commune qui rend, pour beaucoup, les vidéos hachées, je vous conseille, si c'est pour vous le cas, de la lancer, de couper le son et la laisser se dérouler fenêtre réduite puis de la visionner ensuite un peu plus tard.
    Et n'oubliez pas, cela se passe au Sénat !

    juin 2013





    Immatriculation "doublettes", comment réagir ?

           Vous recevez un PV pour une infraction (excès de vitesse, stationnement ou autre), infraction relevée en un lieu, souvent éloigné, où vous n'étiez pas et à un moment où vous faisiez tout autre chose... Cela s'appelle une "usurpation de plaques d'immatriculation" et ce phénomène tend à prendre de l'importance au point où l'on en parle à la TV par exemple.
    La nouvelle réglementation des plaques liées, non plus au propriétaire du véhicule, mais au véhicule lui-même, réglementation à l'échelle nationale (et non plus départementale), favorise ce phénomène.
    Cela peut vous arriver n'importe quand, comme cela m'est arrivé, il y a quelque temps...
    J'ai pensé utile de vous indiquer la marche à suivre en pareils cas...

          
  • 1ère étape :
    Réunir toutes les preuves justifiant qu'il n'était pas possible que vous soyez sur les lieux au moment de l'infraction (travail, achats, rendez-vous), y compris des témoignages écrits de personnes tierces ( voir modèle ici).
    Si vous avez été flashé, rien de plus simple, demandez le cliché à l'adresse du service photographies qui est indiquée au dos de la contravention.

  • 2ème étape :
    Une fois toutes les preuves réunies, allez porter plainte à la Gendarmerie la plus proche pour "usurpation de plaques d'immatriculation" (Code NATINF 25123).
    Demandez un récépissé et une copie de la plainte.

  • 3ème étape :
    Passez à la Préfecture avec la copie de la plainte et demandez une nouvelle immatriculation.
    En cas de première "usurpation", cette démarche n'est peut-être pas nécessaire : "l'usurpation" peut aussi être la conséquence d'une erreur de l'agent verbalisateur (en cas de stationnement par exemple).
    Par contre, la démarche auprès de la Préfecture devient impérative dès réception d'un second PV, sans quoi, vous serez toujours embêtés.

  • 4ème étape :
    Remplissez correctement la requette en exonération, joignez copie du récépissé de la plainte, copie de tous les justificatifs et envoyez le tout en recommandé avec accusé de réception à l'Officier du Ministère Public dont l'adresse figure sur la contravention.
    Logiquement, vous n'aurez plus de problème...
    Attention : la réponse à votre demande peut nécessiter plusieurs mois ! ...

  •        En espérant que cet article ne vous soit d'aucune utilité...

    mai 2013





    Morale citoyenne
           d'après un éditorial de la revue SCOUT (décembre 1988)

           À l'heure où "tout fout le camp", et en particulier la morale dans la vie publique,
           à l'heure du règne de l'argent-roi, du profit "à tout crin" et de l'individualisme à outrance,
           à l'heure des "qui veut gagner des millions" et autres loteries et scandales en tous genres,
    les voix du "politiquement correct" s'élèvent pour réclamer...plus de morale.

           Et où me demanderez-vous ?
    Dans la société ? Que non ! Dans les médias, à la TV ou sur nos ordis ? Que non ! Mais où donc ?
    À l'école bien sûr, le bouc émissaire tout trouvé d'une société hypocrite marchant sur la tête au bord du ravin...

           Par hasard -mais le hasard existe-t-il vraiment ? - je suis tombé sur cet éditorial, écrit il y a 25 ans que j'ai (à peine) adapté.
    Lisez plutôt:

    Tout le confort à portée de la main, l'énergie à domicile, le monde entier dans sa télé : c'est tellement pratique.
    Vraiment, vivre aujourd'hui bien tranquille dans son petit coin, sans déranger les autres, sans se déranger pour les autres, c'est tellement facile.

    C'est facile, mais ce n'est pas citoyen.
    Un citoyen choisit le plaisir dans l'effort, même gratuit. Un citoyen choisit la joie du service et du partage. Un citoyen choisit le risque et l'inconnu. Un citoyen choisit l'Aventure.
    Un citoyen choisit la Vie !


    "Dites, si c'était vrai" comme le chantait Jacques BREL, si c'était cela, la vraie morale citoyenne...
    Et si l'on enseignait cela, d'abord à nos "responsables" et à la société, aurions-nous vraiment besoin de l'enseigner à l'école ?...

    avril 2013





    Le mariage gay ou la dictature de la confusion
           d'après Bertrand Vergely, philosophe et théologien français.

           Le sujet d'actualité autour du "mariage pour tous" fait, et a fait, couler beaucoup d'encre, entendre des flots de paroles en faveur ou non de ce projet de loi, arpenter des km de rues goudronnées par des millions de Français, tous convaincus du bien fondé de leur démarche.
    Il est indéniable que le sujet est un vrai sujet de société et comporte un enjeu grave : il touche aux fondements-même de notre société. Il est patent aussi que le gouvernement a décidé de passer en force sur le sujet.

           Beaucoup de choses ont été dites et il est assez difficile de se repérer dans ce dédale d'arguments, pour ou contre, tant la question est vaste et d'importance. Je voudrais, à mon tour, apporter au débat l'éclairage d'un philosophe réputé qui me semble cibler avec justesse et profondeur le sujet. À chacun d'entre vous, bien sûr, de vous en faire une opinion.

         lire l'article

    janvier 2013





    Changement des mentalités à l'horizon 2050, un enjeu pour la planète, un défi pour l'homme,
    le seul défi, peut-être, qui vaille, car de notre capacité à le relever, dépendra...la survie de notre civilisation, voire de l'humanité !
    Des signes de ce changement qui s'annonce, il y en a ; je voudrais, ici, en croquer quelques-uns...

           Parlons d'abord d'Internet qui a changé la règle du jeu du commerce en connectant des millions d'acheteurs avec des milliers de vendeurs dans un espace virtuel pratiquement gratuit, remplaçant l'ensemble des intermédiaires, des grossistes aux détaillants, par un réseau distribué de millions de personnes et en éliminant les coûts de transaction (à l'exception des frais d'expédition), coûts s'additionnant à toutes les étapes de la chaîne de l'offre. Il ne s'agit pas seulement de vitrines mises en ligne, ce qui constitue le premier pas en ce domaine et souvent le seul que l'on perçoive derrière nos écrans occidentaux : de plus en plus de sites marchands proposent une personnalisation des relations entre le vendeur et l'acheteur, en particulier dans l'artisanat. En marge de la vente commerciale elle-même, se développe une interaction entre vendeurs et acheteurs, un échange d'idées et, au final, un lien social potentiel. C'est là le chamboulement induit par ce nouveau mode de commerce : un développement latéral, et non plus uniquement vertical, opérant sur un mode coopératif, et non plus hiérarchique.
    Un mouvement hésitant, sous nos latitudes, mais qui n'attend qu'une volonté politique pour vivre, chez nous, son essor...

           Parlons des banques, ces "états dans l'état" qui font la pluie et le beau temps dans le domaine financier...
    Dans les première et deuxième révolutions industrielles, l'extraction, le traitement et la distribution des énergies fossiles coûtaient si cher que seule une poignée de gros acteurs centralisés pouvait réunir le capital financier nécessaire pour gérer le flux énergétique. Les géants du pétrole avaient besoin des géants de la finance.
    Aujourd'hui déjà, des banques spécialisées dans la micro finance prêtent des dizaines de milliers de dollars à des centaines de milliers d'emprunteurs dans les régions les plus pauvres du monde. Le micro crédit sert de plus en plus à financer la production locale d'énergie verte dans des endroits qui, jusque là, n'avaient jamais eu d'électricité. Près de 20 000 systèmes solaires domestiques sont installés chaque mois dans ces régions. Qui le sait ? Qui le dit ?
    Les journaux télévisés de nos pays riches préfèrent, et de loin, mettre leurs projecteurs sur tel ou tel fait divers, telle ou telle lutte politique intestine, tels ou tels débats qui n'en sont pas, préférant nous distraire plutôt qu'à nous éclairer de ce qui, pourtant, sera le demain de notre aujourd'hui. Il faut dire que les lobbies du monde de l'énergie, avec celui de la finance et de la politique, ont tout intérêt à ce que notre mode de civilisation n'évolue pas dans un sens distributif et coopératif, ce qui, pourtant, me semble inéluctable.
    "Les gens sont naturellement généreux, et ils vont aider les autres si on leur donne la possibilité de le faire de façon transparente et responsable." Il s'agit de développer, non des relations de bienfaisance, mais des relations de partenariat : ainsi, les prêteurs choisissent la demande qu'ils souhaitent aider à financer et le montant de la somme qu'ils prêteront, parfois quelques dizaines d'euros seulement. Ce faisant, ils s'associent à d'autres pour financer en totalité le montant d'un prêt. Modèle innovant de crédit réellement distribué et qui a fait ses preuves : telle banque spécialisée dans ce type de crédit a mis en contact plus d'un demi million de prêteurs de plus de 200 pays et plus de 460 000 petits entrepreneurs de près de 60 pays, leur prêtant près de 180 millions de dollars dont plus de 80% sont allés à des femmes. le taux des remboursements ayant atteint 98,9% de ces sommes... (voir le site de Kiva, à traduire en français -clic droit sur la page-)
    Quand les politiques de notre vieille Europe prendront-ils le train en marche ?........

           De la propriété à l'usage, j'en ai déjà dit deux mots dans un article précédent...
    Dans le domaine de l'automobile, par exemple, il s'agirait de faire rouler des millions de voitures en les intégrant à une vaste flotte de véhicules partagés auxquels d'autres pourraient avoir accès. Cela permettrait à leurs propriétaires d'en tirer un certain revenu et assurerait à d'autres un accès facile à la mobilité. Bien sûr, les compagnies d'assurances devront assurer les personnes et non les voitures comme c'est le cas actuellement.
    La jeune génération commence à partager autre chose que des voitures : voyages avec des hôtes locaux qui accueillent chez eux et fournissent gratuitement le gîte et le couvert, à charge de revanche. On les appelle les couch surfers. Ils sont plus d'un million dans 69 000 villes du monde entier... Là encore les contacts, avant et après, ouvrent la porte à ces communaux sociaux distribués et coopératifs qui amènent des personnes de cultures différentes à partager leur vie. Il s'agit de contribuer à "unir les gens par une communauté honnête et empathique" (voir le site couchsurfing, toujours à traduire en français)...

           Investissement remboursé sur...l'économie réalisée ! C'est ce que Philips Lighting a proposé aux collectivités : une ville passe contrat avec Philips qui installe une nouvelle génération de diodes électroluminescentes, très économes en énergie, dans l'ensemble de l'éclairage public et extérieur. La banque de Philips finance le projet et la ville rembourse Philips sur les économies d'énergie réalisées. Si la compagnie ne réussit pas à faire advenir des économies, la perte est pour elle ! C'est un type de partenariat coopératif qui, de plus en plus, deviendra la norme dans une économie de troisième révolution industrielle.

           Entreprendre et coopérer ne paraît plus contradictoire, mais obligatoire pour réordonner la vie économique, sociale et politique du XXIème siècle.

           Un grand tournant de la pensée.
    Ces quelques exemples que je viens de décrire brièvement donnent une idée de ce vers quoi nous allons et qui va révolutionner notre vie dans les décennies prochaines. Mais ces changements de pratiques économiques ne pourront pas advenir sans un changement d'état d'esprit vis à vis de la propriété.
    À l'ère nouvelle, la notion de propriété, qui privilégiait l'acquisition des biens matériels sur des marchés et le droit d'exclure les autres de leur jouissance, cède la place à une conception tout à fait différente de la propriété : le droit de jouir d'un accès aux réseaux sociaux et de partager des expériences communes avec les autres. Nos idées sur la propriété sont si indissociables des notions traditionnelles de possession et d'exclusion qu'on a du mal à imaginer qu'il existait un droit de propriété plus ancien dont les gens ont joui pendant des siècles : le droit d'accéder à une propriété détenue en commun tel que : naviguer sur un fleuve, marcher sur un chemin de randonnée, se réunir sur la place publique par exemple.
    Cette idée plus ancienne de la propriété a été progressivement marginalisée à l'époque moderne et particulièrement sous l'égide de l'économie de marché dont le monde souffre actuellement.
    Mais le droit d'accès à Internet devient une puissante forme de propriété nouvelle dans un monde interconnecté et les valeurs de qualité de vie sont en ascension, notamment la recherche de l'inclusion avec des millions d'autres dans les communautés mondiales de l'espace virtuel.
    Répondant à la Chine, Hillary Clinton déclarait : "Les États Unis défendent un Internet unique où l'ensemble de l'humanité a un accès égal au savoir et aux idées"

           De la liberté et du bonheur
    Nous finissons par comprendre que la vraie liberté ne consiste pas à s'affranchir des autres pour devenir une île, mais à participer en profondeur à leur existence. Si la liberté d'un être est l'optimisation de sa vie, elle se mesure à la richesse et à la diversité de ses expériences et à la force de ses liens sociaux. Une vie solitaire est une vie moins vécue.
    La jeune génération est tout aussi portée à croire que, si le confort économique est essentiel, le bonheur est également proportionnel à l'accumulation d'un...capital social. Ainsi, la sacro-sainte croissance tant recherchée est peut-être à redéfinir : plus de croissance de quoi et pour quoi faire...
    Même la science est bouleversée par ce qui émerge en l'homme actuellement : l'ancienne science voit la nature comme un ensemble d'objets ; la nouvelle science la voit comme un ensemble de relations. L'ancienne science veut la nature productive ; la nouvelle science veut la rendre durable. L'ancienne science cherche le pouvoir sur la nature ; la nouvelle science, un partenariat avec la nature. L'ancienne science valorise l'autonomie par rapport à la nature ; la nouvelle science, la participation à la nature.

           Pour survivre et prospérer en tant qu'espèce, il nous faudra repenser nos concepts d'espace et de temps. La définition économique classique du premier -l'espace est un entrepôt de ressources passives- devra céder la place à une tout autre idée : l'espace est une communauté de relations actives. Cette émergence de l'homme du troisième millénaire porte un nom : l'émergence de notre conscience biosphérique.
    Et, dans notre jeu, nous avons, fort heureusement, un atout de taille : notre nature profonde ne fait pas de nous des êtres rationnels, détachés, avides d'acquérir, agressifs et narcissiques, comme l'ont suggéré tant de philosophes des Lumières, mais affectueux, très conviviaux, coopératifs et interdépendants. L'homo sapiens laisse la place à l'Homo empathicus. Civiliser, c'est étendre l'empathie¹. En matière d'éducation par exemple, c'est encourager l'élève à penser et non à exécuter.

           Dès lors, notre défi est simple -mais quel défi ! - : rétablir nos liens avec la nature, guérir la Terre et sauver notre espèce.
    Dans l'histoire, des civilisations ont vécu quelque chose d'analogue dont l'enjeu était de se transformer à temps ou de regarder venir la mort. Mais aujourd'hui, c'est la première fois dans l'histoire où l'effondrement d'une civilisation, la nôtre, toucherait l'humanité dans son ensemble. Ce qui diffère aujourd'hui, c'est la probabilité croissante d'un changement qualitatif de la température et de la chimie de la Terre, provoqué par le réchauffement de la planète : il pourrait donner le coup d'envoi d'une extinction massive d'espèces animales et végétales, et rendre ainsi très possible la disparition de la nôtre.
    Quand nous commencerons à penser en famille étendue mondiale, famille comprenant non seulement notre propre espèce mais tous nos compagnons de voyage dans cet habitat évolutionniste qu'est la Terre, nous deviendrons capables de sauver notre communauté biosphérique et de régénérer notre planète pour nos descendants.
    C'est pourquoi, ce sont les hommes et les femmes d'espérance qui sont notre avenir.
    Voulez-vous en être ?

    ¹ L'empathie pourrait se définir comme une cérébralisation de l'existence de l'autre.

    D'après le livre de Jérémy RIFKIN "La troisième révolution industrielle"

    janvier 2013





    Du bénévolat...
    Avec le théâtre à la Chapelle, le marché de la St Nicolas, les ateliers informatiques qui battent leur plein, le bénévolat est un sujet d'actualité...
    Un récent ouvrage d'Alexandre JOLLIEN en dit trois mots de façon claire et pertinente, mots que j'ai voulu vous partager ici :

    Le mot "bienveillance" vient du latin bene volens.
    Le bénévolat, c'est d'abord vouloir le bien des autres.
    On ne fait pas du bénévolat pour "se redorer le blason" mais parce que l'on veut le bien de l'autre.
    Et c'est peut-être là une belle définition de l'amour et de l'amitié : vouloir le bien de l'autre sans vouloir lui imposer sa propre version du bien.
    La phrase du Soûtra du Diamant s'applique encore là à merveille : "le bien n'est pas le bien, c'est pourquoi je l'appelle le bien". ¹
    Parce que quand on croit savoir mordicus ce qu'est le bien de l'autre, souvent on lui impose ses préjugés et l'on s'éloigne de ce qui est vraiment bien pour lui.
    Surtout, ne pas imposer le bien.


    ¹ Cette phrase peut vous paraître, à premier abord, énigmatique.
    Elle recèle pourtant une profonde sagesse pour qui saura la méditer et se laisser interpeler par elle...

    Extrait du livre d'Alexandre JOLLIEN (que je recommande) "Petit traité de l'abandon"
    aux éditions su Seuil

    décembre 2012





    2400 ans et pas une ride...
         
    Merci à Marie-Laure.

    octobre 2012





    Sortie de crise : un chemin possible !
    Chose promise, chose due : je vous devais un article sur l'énergie, le voici.
    Nous nous trouvons à l'orée d'une troisième révolution industrielle¹, sans même nous en rendre bien compte. Le sujet est nouveau : on n'en parle pas beaucoup dans les médias. Il demande quelques explications. C'est pourquoi l'article est un peu long mais j'ai tenté de le rédiger le plus simplement possible tout en cherchant à bien expliquer les choses. Bonne lecture !

    État des lieux
           Nous arrivons au terme des années-pétrole, que nous le voulions ou non.
    Bien sûr, on va encore forer plus loin, plus profond, découvrir peut-être d'autres super-gisements mais à quel prix ?
    C'est une sorte de pillage des ressources énergétiques fossiles, qui ne laissera pas grand chose à nos petits enfants... Cette course, que l'on pourrait considérer comme immorale vis à vis des générations futures, a une fin, et nous y voilà.
           Car ne nous leurrons pas, et on ne le sait pas assez : la crise que nous connaissons depuis 2008 n'est pas une crise financière mais une crise énergétique et n'a pas démarré en août 2008 mais un mois plus tôt !
    Fin 1973, premier choc pétrolier : le baril de pétrole passe de 3$ à plus de 11$... En 2000, il tournait autour de 24$ et brusquement, après avoir passé, en 2007, la barre des 70$, en juillet 2008, le baril de pétrole avoisine les 150$.
    Or, dans notre économie mondiale, la quasi-totalité de l'activité dépend du pétrole et des autres énergies fossiles. L'économie mondiale s'est alors tout simplement arrêtée ! La crise financière n'a été qu'une conséquence de ce grippage de l'économie mondiale.
           Ce qui s'est passé en juillet 2008, c'est ce que Jérémy RIFKIN ² appelle un "pic de la mondialisation".
    "Une grande partie du monde ne le sait pas encore, mais il est clair que nous avons atteint les dernières limites des possibilités de poursuivre la croissance mondiale dans le cadre d'un système économique profondément dépendant du pétrole et des autres énergies fossiles." Et de poursuivre : "Nous vivons actuellement, à mon sens, la fin de partie de la deuxième révolution industrielle et de l'âge du pétrole qui est son fondement."
           Tout ceci n'est guère réjouissant, surtout quand on ajoute à cet état des lieux de l'économie mondiale, le tragique réchauffement climatique. Elles sont nombreuses les voix qui prédisent l'extinction de l'humanité. Cette prédiction funeste est dans la logique des choses, mais est-elle pour autant inéluctable ? Rappelons-nous cette parole d'Élie WISEL : "Puisqu'il est donné à l'homme d'agir sur l'évènement, comment faire pour qu'il le dirige vers le soleil plutôt que vers le gouffre ? "
           Jérémy RIFKIN propose une autre vision, une vision de sortie de l'impasse où se trouve l'humanité, une vision réaliste, globale, construite, un cap vers une ère post-carbone durable à l'orée du milieu du siècle, un espoir de pouvoir peut-être conjurer ainsi la catastrophe climatique. Cet économiste semble avoir été entendu par L'Union européenne : en mai 2007, le Parlement européen a voté une déclaration écrite officielle où il reprenait à son compte l'idée de troisième révolution industrielle pour en faire la vision économique à long terme et la feuille de route de l'Union.
    De quoi s'agit-il exactement ?

    Vous avez dit révolution industrielle ?
           Selon Jérémy RIFKIN, il existe un lien étroit entre système de communication et source d'énergie. L'économie ne serait, ni plus ni moins, que la conjonction de ces deux éléments. Il y eut ainsi deux révolutions industrielles qui, chacune, a généré leur propre système économique adapté :

  • L'introduction de la machine à vapeur dans l'imprimerie a fait de celle-ci le principal moyen de communication qui a permis de gérer la première révolution industrielle. La presse à cylindre actionnée à la vapeur, puis la rotative ont considérablement accru la vitesse d'impression et réduit les coûts. Pour la première fois dans l'histoire, l'alphabétisation de masse, avec l'avènement de l'école publique entre 1830 et 1890, a créé une main-d'œuvre alphabétisée, habituée à l'imprimé, qui a pu organiser les opérations complexes d'une économie du rail et de l'usine alimentée au charbon et propulsée à la vapeur.

  • Au début du XXème siècle, la communication électrique a convergé avec le moteur à combustion interne fonctionnant à l'essence pour engendrer la seconde révolution industrielle. L'électrification des usines a inauguré l'ère des biens produits en série, dont le plus important a été l'automobile. Industrie du pétrole, routes nationales et autoroutes, lignes téléphoniques, zones résidentielles en banlieue parfois éloignées du lieu de travail, radio puis télévision, tout cela a modelé la vie sociale et créé un réseau de communications capable de gérer les activités géographiques dispersées de l'âge du pétrole et de l'automobile.
    À noter que ce modèle social est établi sur un système d'autorité vertical qui en constitue une des caractéristiques principales.

  • Nous sommes aujourd'hui à la veille d'une nouvelle convergence entre technologie des communications et régime énergétique. La jonction entre la communication par Internet et des énergies renouvelables engendre une troisième révolution industrielle. Au XXIème siècle, des millions d'êtres humains vont produire leur propre énergie verte dans leurs maisons, leurs bureaux, leurs usines et la partager entre eux sur des réseaux intelligents d'électricité distribuée, exactement comme ils créent aujourd'hui leur propre information et la partagent sur Internet.

    Les conditions de la réussite...
           Tout ceci a l'air trop beau, me diront certains. C'est du rêve me diront d'autres...
    À ceux-là je répondrais deux choses : d'abord, il ne semble pas y avoir d'autre alternative devant l'échéance, fatale pour notre humanité, de l'épuisement de nos ressources et du dérèglement climatique, ensuite, cette troisième révolution industrielle, comme l'appelle RIFKIN, est déjà une réalité naissante ici ou là dans le monde et en particulier en Europe. Si elle n'émerge pas à vue, c'est qu'elle nécessite un changement radical de vision du monde et de la société, où la propriété cèdera la place à l'usage, où l'autorité ne sera plus verticale mais distribuée et latérale, où la vision politique divisée entre capitalisme et socialisme cèdera la place à un clivage entre centralisé et autoritaire et distribué et coopératif, pour ne prendre que quelques caractéristiques de ce qu'il faut bien appeler : un changement de mentalité en profondeur.
    Voilà pourquoi il est, encore aujourd'hui, si difficile de percevoir ce qui, pourtant, est en marche - et heureusement -
           Pour réussir ce passage, RIFKIN a repéré cinq conditions qui devront être mis en œuvre simultanément.
    Il les appelle les cinq piliers de la troisième révolution industrielle.

  • Le passage aux énergies renouvelables : le passage à 20% d'énergie renouvelable en 2020 est devenu un objectif de référence pour l'Union européenne. Il s'agit, essentiellement, de récupérer l'énergie du soleil, celui du vent, de la géothermie et des marées...

  • La transformation du parc immobilier en un ensemble de microcentrales énergétiques qui collectent sur site des énergies renouvelables. Quand on sait qu'une heure de lumière solaire serait suffisant pour faire tourner l'économie mondiale pendant...un an ! , et que le photovoltaïque pourrait couvrir, à lui seul, 40% de la consommation européenne, on peut entrevoir qu'il s'agit bien d'un possible et non d'un rêve... Après un siècle de domination des grandes compagnies du pétrole, du gaz et de l'atome sur l'économie, sans parler de leur influence sur la politique des États et la géopolitique des relations internationales, voici que l'on propose un nouveau plan qui va démocratiser la production et la distribution de l'énergie en créant des millions de mini-entrepreneurs énergétiques.

  • Le déploiement de la technologie de l'hydrogène et d'autres techniques de stockage de l'énergie électrique. La technologie existe, grâce à la recherche spatiale en particulier. Elle a besoin d'être adaptée à l'usage domestique. En 2003, le président PRODI annonce que la Commission européenne lance une initiative de recherche de 2 milliards d'euros pour préparer l'Europe à une économie de l'hydrogène. Et en 2006, Angéla MERKEL lance sa propre initiative de recherche-développement sur l'hydrogène. La clé d'un avenir durable est peut-être dans la mise au point d'une technologie de stockage de l'électricité, fiable et rentable.

  • L'utilisation de la technologie d'Internet pour transformer le réseau électrique en inter-réseau de partage de l'énergie : numériser le réseau électrique et le rendre intelligent, voilà un défi pour EDF (pour ne citer que lui) dans les toutes prochaines années... Ce réseau énergétique intelligent englobera pratiquement tous les aspects de la vie. Logements, bureaux, usines et véhicules vont communiquer entre eux en permanence et la question, depuis 2008, est à l'ordre du jour des stratégies de nombreuses grandes entreprises de l'énergie.

  • La généralisation des véhicules branchables ou à pile à combustion dont on prépare actuellement la commercialisation. Les premiers véhicules branchables et à pile à combustible sont sortis des chaînes de montage en 2011... La sortie en nombre de ces véhiculent pourrait advenir dès 2013. Les stations de charge ont commencé à être vendues et installées ici ou là mais leur prix est encore très élevé (autour de 4000€). En 2030, les bornes de recharges devraient être omniprésentes et en 2040, on estime que 40% des km parcourus par les véhicules légers le seront électriquement...

    En guise de conclusion
           J'arrête là, pour ce soir, mon "bavardage". Je voulais, par cet article, vous sensibiliser à notre avenir possible et poser, par-là même, quelques pierres sur ce chemin d'aventure de notre humanité en marche. Une sensibilisation qui fasse contrepoids à "la déprim' ambiante", très française, qui se plaint de tout et dont l'horizon s'arrête souvent au temps qu'il fera demain...
    J'ai, pour ma part, puisé dans ces idées un réel motif d'espérance. Et l'on sait que l'espérance est source de joie.
    Mais je ne vous ai pas encore tout dit !
    Car, au-delà de cet à-venir possible et qui se dévoile, restent un enjeu et une incertitude. L'enjeu est ce changement d'état d'esprit, sous-jacent à ce vers quoi nous allons. C'est un véritable changement de mentalité qui s'annonce à l'horizon 2050. Avec Internet, nos petits-enfants y sont quelque peu préparés mais pour nous, quelle conversion ! Je vous en dirai deux mots dans un article suivant. L'incertitude concerne notre liberté, j'entends par liberté, notre capacité de libre-choix qui peut nous faire choisir de conduire nos pas "vers le soleil", mais aussi "vers le gouffre"...
    Et là, rien n'est joué...

    À suivre, donc !

    ¹ Ce concept de troisième révolution industrielle est développé par Jérémy RIFKIN         
    dans un livre que je vous recommande et qui en porte le titre (édition LLL).         

    ² Jérémy RIFKIN est un économiste américain, conseiller auprès de l'Union européenne         
    et auprès de plusieurs chefs d'État du monde entier.         

    J'ai écrit cet article à partir du livre de Jérémy RIFKIN "La troisième révolution industrielle"
    dont j'ai tiré les détails techniques et cité un certain nombre d'expressions...

  • septembre 2012





    Pour une entreprise sociale...

    Pour sortir de l'impasse économique, sociale et environnementale, l'entreprise doit se réinventer. "En associant la promotion de nos savoir-faire à des valeurs de solidarité, de respect de l'homme et de l'environnement" explique Malo Bouëssel du Bourg, directeur de l'association "Produit en Bretagne" qui regroupe 300 patrons bretons. Il s'achève le temps où seul compte le profit des actionnaires. Désormais, l'entreprise se conçoit comme implantée dans un environnement, en relation avec la société. "L'entreprise ne peut plus être une simple machine à fric."

    Les grands experts du management se sont emparés du sujet et l'on formalisé sous le nom de Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE). Le RSE est, en quelque sorte, le développement durable appliqué à l'entreprise. L'enjeu est, ni plus ni moins, "d'assurer une pérennité de la planète. Si nous continuons à détruire l'écosystème et la cohésion sociale, nous courons à notre perte", rappelle Michel Capron, professeur émérite des universités, auteur de "la Responsabilité sociale d'entreprise" (La Découverte). Et de rajouter : "La RSE pourrait aussi conduire à l'émergence d'un nouveau modèle qui ne donnerait plus la primauté à l'actionnaire et qui intègrerait les acteurs extérieurs de la société civile : consommateurs, fournisseurs, organisations de la société civile, dans son fonctionnement." Il s'agit donc d'abord d'une question politique et citoyenne.

    C'est ainsi qu'un nouveau concept d'entreprise, l'entreprise sociale, est en train de naître de notre crise, sous nos yeux.
    Le sociologue François Bottolier-Depois, coauteur de "l'entreprise du XXIème siècle sera sociale (ou ne sera pas)", paru chez l'éditeur Rue de l'Échiquier, en donne cette approche : "Une organisation productive privée dont l'objet est d'atteindre un impact social, sociétal et environnemental positif, dans le cadre d'une lucrativité limitée."

    "L'entreprise sociale est une réponse efficace aux dysfonctionnements de l'économie de marché [...] et un moyen de palier les défaillances de l'État-providence."
    Elle refuse la recherche de profit pur et simple sans pour autant nier l'impératif de rentabilité. Et pourrait être, à ce titre, un exemple à suivre pour l'ensemble des acteurs économiques.

    Utopique ? Bien au contraire.
    "Ce modèle n'est pas compliqué à généraliser et aurait rapidement des répercussions positives, estime le sociologue.
    Il suffirait de créer un statut de l'entreprise sociale, de faire en sorte que les entreprises puissent bénéficier en priorité des avantages fiscaux et des marchés publics, de former des analystes financiers spécialisés dans l'entreprenariat social...
    On aurait alors une solution pragmatique à la crise."


    Un capitalisme à visage plus humain et surtout, une piste d'espérance pour le monde de demain.

    Article rédigé à partir de celui de Christine Monin         
    paru dans le journal "La Vie" du 23 août 2012         

    Prochain article : à propos de l'énergie, coeur de l'activité humaine...

    août 2012



    Dans ce contexte, n'est-il pas indécent d'oser exprimer des paroles d'espérance ?
    Bien au contraire : il n'y a de sens à l'impasse pour l'esprit qu'en la naissance à la vie d'une voie nouvelle !




    La crise française en chiffres...

  • 0,1% de croissance au dernier trimestre 2011
  • 0% au premier trimestre 2012

  • 1800 milliards d'euros de dette publique à la fin du premier trimestre 2012,
    soit près de 90% du PIB
  • 70 milliards d'euros de déficit du commerce extérieur en 2011

  • +0,3% : progression du chômage au premier semestre 2012
    soit 10,1% de la population active
  • -1,2% : recul du pouvoir d'achat au premier semestre 2012,
    son plus fort recul depuis 1984
  • 14,1% des femmes et 12,9% des hommes vivent, en France, sous le seuil de pauvreté
    (avec moins de 900€ par mois)





  • Mondialisation, un humain en mutation...
    Quelques repères :

    Jusqu'en 1820 environ, et ce, pendant près de 2000 ans, la Chine et l'Inde sont les deux puissances du monde.
    Depuis le XIXème siècle, l'Europe suivie de l'Amérique du nord vivent un décollage au niveau mondial.
    Depuis l'an 2000, nous ne vivons plus sur 192 bateaux différents mais sur 192 cabines d'un unique bateau, tel un village global de consommateurs, téléspectateurs, Internautes...

                     À l'ancien paradigme dirigisme, contrôle, concurrence
                     tend à se subtituer un nouveau paradigme : collaboration, coopération, coexistence.

    De la réussite du passage entre ces deux paradigmes dépend...notre survie !
    "Un autre monde est possible, mais il est dans celui-ci." (Paul Éluard)

    D'après le film de Hubert VEDRINE         
    "Un monde dans tous ses états"         

    mai 2012






    Sortir de soi...
    "Ça me tracasse beaucoup, se dit Dieu, cette manie qu'ils ont de se regarder le nombril au lieu de regarder les autres.
    J'ai fait le nombril sans trop y penser, comme un tisserand qui arrive à la dernière maille et qui fait un nœud. Pour que ça tienne. Un endroit qui ne paraît pas trop. J'étais si content d'avoir fini ! L'important c'était que ça tienne et d'habitude ils tiennent bon, les nombrils.
    Mais ce que je n'avais pas prévu et ce qui n'est pas loin d'être un mystère, même pour Moi, c'est l'importance qu'ils accordent à ce dernier petit nœud, intime et bien caché.
    De toute Ma création, ce qui m'étonne le plus et que je n'avais pas prévu, c'est tout le temps que les humains mettent à se regarder le nombril au lieu de voir ce qui se passe autour d'eux.
    J'hésite.
    Je me suis peut-être trompé.
    Si ce n'était pas trop de recommencer, Je placerais le nombril en plein milieu du front.
    Comme cela, les humains seraient bien obligés de se regarder les uns les autres !"

    Guy Gilbert         
    "La vieillesse, un émerveillement"         

    avril 2012






    Formation à l'écoute des campagnes électorales à venir...
    On le sait, le monde, il sera plus beau et les problèmes, ils seront résolus, si vous votez pour moi !
    Les solutions, durables bien sûr, les voilà ! Croyez-moi !
    Main sur le cœur et sans langue de bois !
    Si, si...
    Démonstration !

    Pinochios en campagne (2012-2014)          

    février 2012






    La crise en humour...

          Dieu en a ras le bol de l'humanité, de ses péchés, de ses vanités et des politiciens.
    Il décide de mettre fin à l'expérience .
    Il réunit tous les chefs d'États et leur annonce qu'il détruira la race humaine dans 24 heures !
    "Je vous laisse le soin de l'annoncer vous-même à vos peuples respectifs, ajoute-t-il ! "

          Le premier à parler est Barack Obama :
    "Peuple bien-aimé, j'ai une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle pour vous.
    La bonne est que Dieu existe. Il m'a parlé. Mais nous le savions déjà.
    La mauvaise nouvelle, c'est que cette grande nation, notre grand rêve, n'existera plus dans 24 heures.
    Ceci est la volonté de Dieu."


          Fidel Castro réunit tous les Cubains et leur déclare :
    "Compatriotes, peuple cubain, j'ai deux mauvaises nouvelles.
    La première est que Dieu existe, il s'est adressé à moi. Oui, je l'ai vu.
    La deuxième mauvaise nouvelle c'est que cette merveilleuse révolution pour laquelle nous nous sommes battus sera finie.
    C'est la volonté de Dieu."


          Nicolas Sarkozy intervient au 20h de TF1 :
    "Aujourd'hui est un jour très spécial pour nous tous. Pourquoi ? Je vais vous le dire.
    J'ai deux bonnes nouvelles à vous annoncer.
    La première est que je suis le messager choisi de Dieu, car il m'a parlé en personne.
    La seconde bonne nouvelle, c'est que dans les 24 heures, oui vous avez bien entendu, dans 24 heures, le problème du chômage sera résolu, la crise financière sera résolue, il n'y aura plus de problème de retraites, plus de hausses d'impôts.
    Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis. Les promesses seront tenues ! "


    janvier 2012






    Économie financière...

          Toujours dans le même ordre d'idée, voici un autre conte pouvant illustrer, de manière caricaturale, certes, la situation économique actuelle...
          Démonstration intéressante.

          Une journée maussade dans un petit bourg humide au fond de l'Irlande. Il tombe une pluie battante et les rues sont abandonnées. Les temps sont durs, tout le monde est endetté et tout le monde vit à crédit...
    Arrive un touriste allemand, riche.
    Il arrête sa belle voiture devant le seul hôtel de la ville et il entre. Il pose un billet de 100€ sur le comptoir et demande à voir les chambres disponibles afin d'en choisir une pour la nuit. Le propriétaire de l'établissement lui donne les clés et lui dit de choisir celle qu'il veut...

          À peine que le touriste a-il monté l'escalier que l'hôtelier prend le billet de 100 €, file chez le boucher voisin et règle sa dette envers celui-ci. Le boucher, qui doit de l'argent à un éleveur de porcs, se rend immédiatement chez lui et lui donne le billet de 100 €. L'éleveur, à son tour, règle ses dettes envers la coopérative agricole où il achète ses fournitures. Le directeur de la coopérative court au pub, régler son compte au bar. Le barman, glisse le billet à la prostituée qui lui fournit ses services à crédit, déjà depuis des semaines. Celle-ci, qui utilise l'hôtel professionnellement, court régler son compte avec l'hôtelier. Et l'hôtelier pose le billet de 100 € sur le comptoir où le touriste l'avait posé auparavant...

          Le touriste descend l'escalier et annonce, qu'après avoir examiné minutieusement chacune des chambres, il n'en trouve aucune à son goût. Il ramasse son billet et s'en va.

          Personne n'a rien produit, personne n'a rien gagné, mais personne n'est plus endetté et le futur semble beaucoup plus prometteur.

          N'est pas ainsi que fonctionnent les plans de sauvetage que l'on prévoit pour les pays d'Europe en difficulté ?

    (origine inconnue)

    octobre 2011






    La crise des ânes...

          Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village.
    Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien un peu étrange, mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie.
    Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes.
    Les jours suivants, il offrit même 300 € et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants.
    Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait la semaine suivante, et que, s'il y avait encore des ânes à vendre, il les achèterait 500 €. Et il quitta le village.

          Mais le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acquérir et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne, jusqu'à quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire...tous empruntèrent !

          Les deux hommes d’affaire ne revinrent pas la semaine suivante, pensez donc, mais s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis (fiscal) et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés.
    Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leurs emprunts : le cours de l’âne s’effondra ! Les animaux furent saisis puis loués...à leurs précédents propriétaires par le banquier !

          Le banquier, cependant, s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune. Car la commune aussi, avait emprunté... Elle avait même emprunté gros. Moins gros que le pays, mais tout de même...
    Pour éviter ce désastre, le Maire aurait pu donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, mais il préféra le donner...au banquier !
    Banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant...
    Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches...du surendettement.

          Voyant la préfecture prête à déclarer dans le rouge son budget et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu, toutes, les mêmes infortunes.
    Sur les conseils avisés - et désintéressés - du conseiller financier du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale... On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts. C’était, disait-on, inévitable...
    Mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes...

          Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères Marchés.
    Et, très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants...

          Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois et pour qui ils votèrent.
    Et vous, que feriez-vous à leur place ?...

    d'après une fable espagnole (auteur anonyme)          
    - Toute ressemblance avec une situation existante ou ayant existé ne peut être, bien sûr, que pure coïncidence -          

    septembre 2011






    L'authentique conservateur
    est celui qui sait que le monde n'est pas un héritage de ses parents mais un prêt de ses enfants.

    John James Audubon (1785-1851)          
    ornithologue, naturaliste et peintre des oiseaux...          

    Et, à propos de développement durable :
      Rien ne distingue davantage les oiseaux de l'homme que le fait qu'ils construisent
      et pourtant laissent le paysage dans le même état qu'avant.

    Robert Lynd (1879-1949)          
    auteur irlandais          

    août 2011






    Les lendemains qui chantent

    Nous y voilà, nous y sommes.
    Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes.
    Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal.
    Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance, nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité, tandis que le reste était à la peine.
    Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusé.
    On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu. Franchement on s'est marré. Franchement on a bien profité.
    Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.
    Certes.
    Mais nous y sommes.
    À la Troisième Révolution.
    Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.
    « On est obligé de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.
    Oui.
    On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse).
    Sauvez-moi ou crevez avec moi.

    Évidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix, on s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux.
    D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance.
    Peine perdue.
    Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.
    Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, – attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille –, récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marré). S'efforcer.
    Réfléchir, même.
    Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.
    Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.
    Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.
    Pas d'échappatoire, allons-y.
    Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.
    A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie –une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut-être –.
    À ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.
    À ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

    Fred Vargas                     
    Archéologue et écrivain                     

    avril 2011






    Peut-être notre destin est-il d'être toujours en chemin ?

    Voir la page du site de Dadaillou

    mars 2011






             "Il est grand temps que le souci d'éthique, de justice, d'équilibre durable devienne prévalent [face à] la pensée productiviste, portée par l'Occident [qui] a entraîné le monde dans une crise dont il faut sortir par une rupture radicale avec la fuite en avant du toujours plus, dans le domaine financier mais aussi dans le domaine des sciences et des techniques.
    Car les risques les plus graves nous menacent. Ils peuvent mettre un terme à l'aventure humaine sur une planète qu'elle peut rendre inhabitable pour l'homme.

             Le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des Nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n'a pas totalement disparu et notre colère contre l'injustice est toujours intacte.
    Aussi appelons-nous toujours à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous.

    À ceux et celles qui feront le XXIème siècle, nous disons avec notre affection :
    CRÉER, C'EST RÉSISTER.
    RÉSISTER, C'EST CRÉER.
    "

    Extraits de "Indignez-vous" de Stéphane Hessel (éditions indigène - 3€) que je vous recommande !
    www.indigene-editions.fr

    février 2011






    Un p'tit bonheur sur une page,
    Une douceur... pour l'Education Nationale.

    Voir la page de Maya

    janvier 2011






    C'est en gardant le silence
    alors qu'ils devraient parler,
    que les hommes deviennent des lâches.


    Abraham Lincoln

    novembre 2010







    "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit."

    Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme
         

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    novembre 2010






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